Les concepts de la diététique chinoise sont issus de la pensée taoïste et de l’expérience millénaire de la médecine chinoise. Au fil du temps, plusieurs dynasties chinoises se sont succédé.
L’empereur mythique Shennong serait à l’origine de la découverte du thé et de la découverte de ses propriétés bénéfiques. Douze siècles avant notre ère, la dynastie des Zhou comptait plus de diététiciens que de médecins. Ils traitaient les membres de la cour en leur confectionnant les meilleurs repas. C’est entre 1644 et 1911 que la diétothérapie devint une branche de la médecine chinoise, sous la dynastie des Qinq.
De nombreux ouvrages comportant des recettes de diététique traditionnelle sont recensés en Chine et l’alimentation santé fait partie de la culture chinoise, si bien que dans certains restaurants, les propriétés médicinales de leurs plats sont énoncées sur les menus.
Le Qi est notre énergie vitale. Il doit circuler harmonieusement et en quantité suffisante dans les méridiens. Nos émotions ainsi que les changements de climatiques et saisonniers influencent le Qi ; tout comme l’air que nous respirons et de ce que nous mangeons.
La médecine traditionnelle chinoise se base sur une vision de l’univers où toute chose recèle deux principes indissociables et complémentaires : le Yin et le Yang. Ils se définissent réciproquement et coexistent dans une relation dynamique et interdépendante.
Ainsi, la nuit appartient au Yin et le jour appartient au Yang, le bas appartient au Yin tandis que le haut appartient au Yang, la lenteur appartient au Yin, la rapidité au Yang, etc.
Ces deux principes sont en équilibre dynamique en nous et tout autour de nous, En Chine, cette conception du monde s’applique aussi aux aliments.
La théorie des cinq éléments ou cinq mouvements est directement affiliée à la pensée taoïste. Elle constitue l’un des fondements majeurs de la médecine traditionnelle chinoise (MTC). L’alternance des phases de croissance et de décroissance (dans la nature, au gré des saisons, dans la vie d’un homme, etc.) s’effectue via un processus permanent de transformations dynamiques du Yin et du Yang. Ce cycle se répète partout et en toute chose en cinq mouvements d’énergie distincts.
Ces cinq mouvements sont celui du Bois, du Feu, de la Terre, du Métal et de l’Eau. Ils correspondent respectivement à la naissance, la croissance, la maturation, la vieillesse et la mort ou, en termes de saison au printemps, à l’été, à la 5ème saison, à l’automne et à l’hiver.
Les aliments ont un potentiel énergétique appelé Essence, Quintessence ou Jing.
En fonction de leur fraîcheur et de leur maturité, ils disposeront d’une énergie plus ou moins importante. L’aliment transmet son potentiel énergétique au consommateur et viendra reconstituer son propre Jing.
Par exemple une graine représente la forme énergétique toute puissante d’un végétal mais elle est en dormance. Le fait de la faire germer développera toute sa puissance et permettra de conserver une concentration de son énergie. Dans le règne animal, l’individu qui se développe et se nourrit dans son milieu naturel (saumon sauvage) aura un Jing puissant en comparaison à un animal d’élevage. Par exemple on distinguera le Jing du saumon sauvage du saumon d’élevage nourri à la farine et traité aux antibiotiques.
Il est donc souhaitable d’adapter sa consommation en fonction de l’environnement et des besoins : choisir des produits naturels, parvenus à maturité à la bonne saison, préparés et consommés avec plaisir.
Tout ce qui existe étant le fruit des interactions entre le Yin et le Yang, les aliments aussi s’inscrivent dans cette vision de la vie. L’origine des aliments, la saison à laquelle ils poussent, la façon de les préparer et leur cuisson ont un impact sur l’organisme.
Par exemple, un aliment cuit au four va être chauffé à haute température, il va apporter de la chaleur et du dynamisme au corps et sera un peu desséché par ce type de cuisson. A l’inverse, un aliment consommé cru apportera de l’eau et nécessitera de l’énergie pour être digéré. La partie d’une plante qui se trouve dans la terre (les racines) seront plus Yin que les fleurs et les fruits de la même plante. Ainsi, un légume racine (carotte) sera plus Yin qu’un légume feuille (épinards). Un aliment d’origine animale et qui vit sur terre (bœuf) sera plus Yang qu’un animal qui vit dans l’eau (truite).
Ainsi, chaque aliment sera choisi en fonction de sa capacité à moduler le Yin et le Yang selon ses propriétés mais aussi selon le déséquilibre énergétique identifié chez la personne.
Les Viscères (Foie, Cœur, etc.) sont en lien direct avec leur appartenance à un élément. Chacun des cinq éléments a une saveur (acide, amer, doux, piquant, salé) qui lui est rattachée. Laquelle influencera le fonctionnement des viscères selon le cycle des cinq éléments.
Par exemple : le mouvement du Feu représente la chaleur, il est en lien dans la nature avec la saison de l’été. L’Organe qui lui correspond est le Cœur est sa saveur est l’amer.
Dans Huangdi neijing (Classique interne de l’Empereur jaune) livre fondateur de la médecine traditionnelle chinoise, il est dit que l’amer va au Cœur, mais que manger trop amer dessèche la peau. Le fonctionnement harmonieux des Viscères va donc dépendre du juste équilibre de ces saveurs.
La nature des aliments va de froid à chaud en passant par le frais, le tiède et le neutre. Celle-ci correspond à son incidence thermique durant et après son assimilation, indépendamment de la température à laquelle il est absorbé. Leur action sera alors refroidissante ou réchauffante.
Ainsi, les aliments refroidissant appartiennent au Yin et on les consommera de préférence à la saison chaude, ou encore pour calmer un excès de chaleur dans le corps et pour reconstituer les liquides organiques.
Tout d’abord, la température d’ingestion d’un aliment va produire un mouvement d’énergie.
Prenons l’exemple d’un aliment sortant du réfrigérateur : le froid provoque des contractions des muscles allant jusqu’aux douleurs spasmodiques. En hiver on se raidit pour garder la chaleur. Le froid a tendance à figer les mouvements ; des aliments ingérés froids ralentissent la digestion.
Et en plus, en combinant l’ensemble des propriétés des aliments, on obtient de la matière, les liquides et une énergie intégrés par l’organisme qui les ingère. Les aliments ont ainsi la capacité d’influencer les mouvements du Qi dans l’organisme. Chaque aliment peut produire un mouvement centripète ou centrifuge, montant ou descendant, d’intériorisation ou extériorisation du Qi.
Ces propriétés confèrent aussi aux aliments une prédisposition à être consommés à une saison plutôt qu’à une autre, et permettront de soulager précisément certains symptômes.
Quelques exemples :